Alors que l’année 2022 se termine, l’heure est au bilan pour les dirigeants d’entreprises. Après un vent de renouveau qui a soufflé en 2021, les inquiétudes ont ressurgi sur les marchés dès que la guerre a débuté aux portes de l’Europe. Inflation galopante, interruption de la supply chain du fait d’une pénurie de matières premières, explosion des coûts de l’énergie, sans parler des difficultés de recrutement… Et même si Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, ne cesse de rappeler que « la France est l’une des économies européennes qui résiste le mieux », les dirigeants doivent faire face à une accumulation de nouveaux défis, dans un monde toujours plus incertain.
Lors de la journée des administrateurs et administratrices engagés, organisée par l’IFA à la fin du mois de novembre, ce sont les mots courage et responsabilités qui se sont dégagés des premiers discours. Le président de l’IFA, Denis Terrien, a rappelé les mots de Cynthia Fleury, philosophe française : « le COURAGE est validé par le chemin, et non par le résultat ». Il est le fruit d’un engagement quotidien, d’une posture, de responsabilités vis-à-vis de l’entreprise et de la société, plus globalement. Bien sûr ces mots étaient destinés aux membres des conseils d’administration, mais ils s’appliquent également aux dirigeants non épaulés par des administrateurs.
Le courage c’est d’abord d’avoir une stratégie pour son groupe, une vision de long terme mais aussi une forme de prospective, c’est-à-dire projeter le rôle de l’entreprise dans la société du futur. Le dernier baromètre de l’IFA-Ethics & Board témoigne de la prise en compte croissante des sujets ESG par les entreprises françaises. Les membres du SBF 120 s’avancent sur des politiques de décarbonation, avec un taux de 63 % d’engagement SBTI (Science-based targets initiative). Et la quasi-totalité des sociétés ont désormais intégré au moins un objectif ESG dans la politique de rémunération variable du CEO.
Cette vision de long terme a d’ailleurs fait ses preuves. Les entreprises familiales, à l’actionnariat stable et qui sont dans une logique de transmission de leurs actifs à la génération suivante, ont tendance à enregistrer de meilleures PERFORMANCES financières que les autres. Crédit Suisse a ainsi analysé plus de 1 000 sociétés familiales cotées en bourse au niveau mondial depuis 2006, révélant que la croissance de leur chiffre d’affaires a été supérieure en moyenne de 2 % comparée à celle des groupes non familiaux cotés.
Sur le marché du M&A, les perspectives vont dans le même sens. La table ronde organisée par la rédaction a révélé le nouveau poids des critères RSE dans les opérations d’investissement, mais également un marché favorable pour les acteurs amateurs de capital long.