de success story avec Béatrice Bihr, secrétaire générale du groupe Pluxee.
Pouvez-vous nous raconter l’aventure Pluxee ?
Je suis arrivée chez Pluxee en septembre 2023, à un moment clé, juste avant le spin-off de l’entreprise du groupe Sodexo. Ce projet a marqué une étape décisive dans l’histoire de Pluxee, finalisant une transformation qui avait été amorcée quelques années auparavant. Cette période a été intense, mais extrêmement enrichissante.
Devenue un pure-player sur le marché des avantages et de l’engagement des salariés, Pluxee s’est développée en tant qu’entreprise autonome, avec une gouvernance propre et des ressources adaptées pour réaliser pleinement son potentiel. Cette transformation s’est faite dans le respect des exigences réglementaires et des meilleures pratiques du secteur.
Au-delà des aspects techniques de l’opération de spin-off, nous avons repensé l’organisation pour intégrer des fonctions essentielles jusque-là assurées par la maison mère. Ainsi, un secrétariat général a été créé qui rassemble aujourd’hui les directions juridique, éthique et compliance, affaires publiques, développement durable, données personnelles et sécurité-sûreté. Cette nouvelle structure nous permet d’être mieux équipés pour atteindre nos objectifs.
Cette aventure a été marquée par une forte mobilisation des équipes, dont l’engagement et la cohésion ont été déterminants. Aujourd’hui, nous sommes portés par une solide feuille de route et un esprit collectif qui nous permettent de saisir de nouvelles opportunités de croissance tout en restant fidèles à notre ADN et à notre culture d’entreprise.
La sortie de Pluxee du groupe
Sodexo a-t-elle marqué
un changement de sa gouvernance ?
En tant qu’entité autonome et cotée sur Euronext Paris, nous avons mis en place une structure de gouvernance adaptée à nos objectifs stratégiques. Le conseil d’administration nouvellement créé est constitué de professionnels aux expertises complémentaires dans des secteurs tels que le numérique, la gestion des données, la cybersécurité, le paiement et les ressources humaines. Son président exécutif, Didier Michaud-Daniel, guide Pluxee dans l’exécution de sa stratégie pour assurer une croissance soutenue et créer de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes.
Le groupe a par ailleurs renforcé son comité exécutif dirigé par notre CEO Aurélien Sonet, et mis en place une nouvelle gouvernance géographique pour accélérer l’exécution de notre plan stratégique.
Pluxee bénéficie en outre de l’appui de l’actionnariat familial historique de Bellon S.A, gage de confiance et de stabilité.
Vous êtes en charge des aspects ESG.
En quoi sont-ils aujourd’hui un axe
de différenciation par rapport à vos concurrents ?
Notre feuille de route « développement durable » repose sur une écoute active de nos parties prenantes internes et externes. En 2024, dans le cadre de notre exercice de double matérialité, nous avons consulté plus de 3 000 personnes parmi lesquelles des clients, des fournisseurs, des commerçants, afin d’identifier les priorités clés et préparer la directive CSRD. La stratégie ESG qui en résulte repose sur quatre priorités.
Tout d’abord, nous nous devons d’être un partenaire de confiance, en développant une technologie fiable et en garantissant la gestion responsable des données. Notre programme de formation à la conduite éthique des affaires, suivi par 99,6 % de nos collaborateurs, couvre des sujets tels que la lutte contre la corruption et la confidentialité des données.
Nous nous engageons à promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion. En 2024, 39,9 % des postes de leadership étaient occupés par des femmes, avec un objectif de 42 % d’ici 2026. Nos programmes socio-économiques, comme le Chèque d’Accompagnement Personnalisé en France, apportent une aide précieuse aux populations en difficulté.
Nous sommes également la première entreprise de notre secteur à adopter un plan Net Zéro pour réduire notre empreinte carbone d’ici 2035. En 2024, nous avons déjà réduit nos émissions de 50 % sur le périmètre 1 et 2 par rapport à 2017.
Enfin, nous avons établi des comités RSE dans la plupart de nos pays. Ils sont chargés de proposer des initiatives locales et d’en assurer le suivi. En 2024, nous avons également lancé un programme de préparation à la directive CSRD, incluant une formation pour les membres de notre conseil d’administration.
Chez Pluxee, nous voyons ces initiatives comme une réelle opportunité de créer une vision commune et de structurer nos objectifs sur le long terme. Ce sont des actions différenciantes qui nous permettent de répondre aux attentes croissantes de nos clients et de nos parties prenantes.
Pluxee est très bien implantée en France, qu’en est-il de l’international ? Comment gérer cette expansion géographique d’un point de vue réglementaire ?
Les activités de Pluxee existent depuis plus de 40 ans et se sont déployées progressivement à travers le monde. Le groupe est aujourd’hui présent dans 29 pays.
Chaque pays dispose d’un cadre réglementaire qui lui est propre et qui évolue en permanence. Le savoir-faire de Pluxee, c’est sa capacité à s’adapter à ces évolutions. Nous travaillons en étroite collaboration avec des experts locaux et les parties prenantes pour anticiper les évolutions législatives et adapter nos offres en conséquence. Cette agilité et cette capacité à innover nous permettent d’apporter de la valeur ajoutée à nos clients, à leurs employés, ainsi qu’aux commerçants de nos réseaux.
Quels sont, dans vos domaines, les principaux enjeux que vous identifiez pour les années à venir ?
L’adaptabilité aux évolutions sociétales et technologiques, la gestion proactive des évolutions réglementaires et la poursuite de notre engagement en matière de durabilité sont les principaux enjeux du secrétariat général.
Dans notre secteur, la transformation numérique et la protection des données sont des enjeux majeurs. La digitalisation des services est incontournable pour améliorer l’expérience utilisateur et simplifier la gestion des avantages. Cependant, cette transformation s’accompagne de défis importants en matière de cybersécurité et de protection des données personnelles. Garantir la sécurité des données est une priorité absolue pour Pluxee.
Par ailleurs, les réglementations évoluent constamment, notamment autour des avantages sociaux, des politiques fiscales et des obligations de conformité. Naviguer dans cet environnement complexe nécessite une capacité d’adaptation rapide, une veille réglementaire continue et une collaboration étroite avec les autorités locales et les parties prenantes.
Enfin, les enjeux environnementaux et la responsabilité sociale sont également d’importance. Les préoccupations liées à la durabilité et à la transition écologique sont de plus en plus fortes. Les entreprises sont attendues sur leur capacité à réduire leur empreinte carbone, à soutenir les communautés locales et à adopter des pratiques responsables. Pour Pluxee, il s’agit de s’engager activement dans la transition vers une économie plus durable et de minimiser l’impact environnemental de nos activités, avec un objectif ambitieux de neutralité carbone d’ici 2035.
Comment l’entreprise parvient-elle à gérer le flou réglementaire et politique pesant sur la réforme des titres-restaurants en France ?
Le titre-restaurant est aujourd’hui régi en France par une ordonnance et un décret de 1967 dont les dispositions ont été insérées dans le code du travail en 2008. C’est un des avantages sociaux préférés des Français !
Depuis sa création, le titre restaurant a connu de nombreuses réformes auxquelles le secteur s’est toujours adapté. Pluxee maintient une veille juridique constante et collabore étroitement avec les autorités pour anticiper les évolutions. Cette approche nous permet de rester réactifs et d’adapter rapidement nos solutions
Pluxee compte ainsi parmi les premiers à avoir opéré la transition du papier vers des formats digitaux, démontrant sa capacité à s’adapter aux évolutions technologiques. Aujourd’hui nous sommes favorables à une modernisation de la réglementation du titre-restaurant dès lors qu’il conserve sa vocation originelle, à savoir s’assurer que le salarié se restaure sur son temps de pause.
Nous soutenons à cet égard bien évidemment le projet de généralisation de la dématérialisation des titres restaurants car elle permettra notamment pour les commerçants de supprimer les contraintes administratives liées à l’utilisation papier. Cette réforme permettra également de diminuer de manière conséquence l’empreinte carbone, ce qui est dans la droite ligne de notre ambition en matière de RSE.