Le conseil national des greffiers des tribunaux de commerce et l’institut Xerfi organisaient, jeudi 28 janvier 2021, la troisième édition du bilan national des entreprises 2020.
Avec pour sous-thème « le monde de l’entreprise face à la crise sanitaire », les conférenciers ont qualifié l’année 2020 de paradoxale à deux égards.
D’abord parce le nombre de créations d’entreprises a augmenté de 2,1% par rapport à l’année précédente qui était déjà exceptionnelle, représentant 10 000 immatriculations enregistrées de plus. Ce sont donc au total 469 000 entreprises qui ont été crées en 2020, majoritairement des entreprises individuelles (+14,2%) et des SAS (+5%).
« Cette augmentation témoigne de l’accélération de la tendance de fonds de l’ubérisation de l’économie, du recours aux plateformes de e-commerce et à la livraison à domicile », a expliqué Laurent Frelat, vice-président de Xerfi Specific. Autre paradoxe, les défaillances d’entreprise ont été en forte baisse (-37,5% par rapport à 2019). Les dispositifs de protection des entreprises et de l’emploi mis en place par le gouvernement accompagnés du gel de l’état de cessation des paiements ont permis de limiter le nombre d’ouvertures de procédures collectives à 27 645. « Tous les secteurs sont concernés par cette baisse, a indiqué Laurent Frelat, même ceux du tourisme et de la restauration. Les chiffres sont mêmes inférieurs à ce qu’ils devraient être hors temps de crise ».
En 2020, ce sont plus de 16 000 défaillances d’entreprises qui n’ont pas eu lieu par rapport à une année « normale » comme 2019.
Et la reprise économique anticipée pour 2021 ne devrait pas permettre de combler les pertes considérables de certaines sociétés.
L’analyse entrevoit donc une menace sérieuse d’augmentation des défaillances et des destructions d’emplois. « Tout l’enjeu sera de synchroniser et de cibler le désengagement de l’Etat au fur et à mesure de la reprise », a-t-il conclu.